Identité

• Psychologie

  
  
  « Un mot engendre un mot, une étincelle embrase la terre. » - Proverbe finnois
  
  
  Tina n’est pas une chieuse à proprement parler. C’est une jeune femme attentionnée, pleine de joie et de bonne humeur. Ses plaisirs sont simples : sauna, salmiakkis, Hanatamago.
  En effet, elle adore paresser dans un sauna, en compagnie des autres nordiques ou non. Les bains de vapeur, c’est son dada, n’essayez pas de lui enlever ça. Sa cuisine est réputée pour être immonde. Mais la finlandaise n’est pas de cet avis. Elle raffole des salmiakkis, ces horreurs salées et imbouffables pour le commun des mortels, et de tous ses plats traditionnels. Vous pouvez lui répéter que c’est dégueulasse et tout, elle n’en démordra pas : c’est bon, point barre. Hanatamago, c’est son chiot. Cette boule de poils blanche la suit partout, et elle l’adore. Vous auriez vu sa tête quand Suède lui a annoncé qu’elle pouvait le garder (ouais, elle a fait « Mhm », mais ça veut dire oui, hein) !
  
  La finlandaise n’est pas réputée pour son caractère de cochon ou sa violence. Et elle ne vous mentira jamais, elle n’en voit pas l’intérêt. Surtout, elle déteste qu’on lui mente, donc elle ne le fait pas, logique. Par contre, à défaut de vous raconter des mensonges, elle va vous raconter sa vie. Tina est une vraie pipelette, un moulin à paroles (ne pas confondre avec les moulins de Pays-Bas, hein), une commère, bref, pour alimenter une conversation, c’est la femme parfaite. Vous comprenez mieux pourquoi elle apprécie la compagnie de Suède ? Elle peut parler de tout son saoul, l’autre ne répond pas t’façon.
  
  N’allez pas croire que Tina est un gentil Bisounours doré sous prétexte qu’elle ressemble à une femme au foyer hein. Si elle laisse la suédoise l’appeler « m’wife », c’est pour pas vexer Suède, point (non, c’est pas parce qu’elle a la trouille, FAUX). Cette histoire la met mal à l’aise d’ailleurs. Quand elle se présente à d’autres Nations, Suède rajoute toujours « C’ m’wife », et comment dire, ça fait pas terrible terrible niveau crédibilité. En général, dans ces moments-là, la finlandaise devient aussi rouge que son costume de Mère Noël, et elle se contente d’un rire gêné.
  
  Sealand et Ladonia, ce sont des petites que Tina affectionne particulièrement. Peut-être son instinct maternel, allez savoir. Quoi qu’il en soit, ces fillettes sont peut-être officiellement sous la coupe de Suède, Tina s’en occupe également souvent, appréciant la compagnie des deux marmots qui lui donnent le sourire et lui réchauffent le cœur. Mais Tina n’est pas complètement gaga non plus. Une bêtise et hop, j’te serre la vis. Une main de fer dans un gant de velours, elle est comme ça, la finlandaise.
  
  Tina est une nordique. Comme tout nordique qui se respecte, c’est pas une tout douce toute gentille. Enfin si, un peu, beaucoup. Mais faut pas trop l’enquiquiner, la finlandaise. Cherchez lui les poux, et je vous garanti que vous aurez un fusil sous le nez en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Insultez-la, elle vous visera, et, avec un grand sourire, elle vous demandera de répéter. C’est peut-être à force d’être restée si longtemps chez Russie, mais elle a prit l’habitude d’être constamment armée, prête à dégainer s’il le faut, à se défendre bec et ongles. Demandez à la russe, ce que c’est que la Mort Blanche et les snipers finlandais.
  
  Pour finir, si Tina joue le rôle de la Mère Noël auprès des Nations, ce n’est pas pour se la péter ou quoi, c’est qu’elle affectionne particulièrement cette fête, et elle estime que les Nations aussi, ont le droit à des cadeaux. Pis c’est connu, le Père Noël vient de Finlande.
  
  
  

• Physionomie

  
  
  « Un gémissement de souris est un délice de chat. » - Proverbe finnois
  
  
  La première chose que l’on remarque chez Tina, c’est son air doux et jovial. En effet, la finlandaise a un visage rond, fin, et un sourire chaleureux y est toujours dessiné. Elle est comme ça Tina, souriante à tout va. Même quand elle vous visera avec un fusil à pompe, un grand sourire étirera ses lèvres roses. Cet air rieur disparaît quand on lui parle de Russie, ou quand Suède la regarde avec son air particulièrement effrayant.
  
  Les nordiques sont réputés pour être grands, blonds, aux yeux bleus, ytout ytout. Ben, Tina, c’est une bonne nordique. Ses grands yeux d’un bleu tirant sur le violet éclairent une figure blanche, balayée par des cheveux d’un blond pâle. Sauf qu'elle n’est pas bien grande, la finlandaise. Elle est même plutôt petiote. C’est d’ailleurs la plus petite de tous les nordiques (excluons Ladonia du lot, voulez-vous), même la petite Islande la dépasse d’une pincée de centimètres. Mais la finlandaise s’en fiche, après tout, la taille idéale, c’est bien quand on touche par terre (oui, elle l’a piquée à un comique de chez Francis, celle-là). Oh, et surtout, elle peut se vanter d'avoir la poitrine la plus généreuse de toute la bande, eh oui. Et on regarde avec les yeux, nanmé.
  
  Parlons mode, maintenant. La finlandaise n’est pas très fashion-victim, vous ne la verrez jamais avec des fringues « à la mode » ou particulièrement classes. Elle aime avoir l’air soignée, donc elle fera toujours un petit effort pour porter un chandail correct et propre, mais ne rêvez pas, les magasins, elle ne les fait pas souvent. Tina est toujours bien peignée, et elle porte souvent un béret blanc posé de travers sur son crâne. Son uniforme militaire est simple : bleu clair, avec une croix autour du cou. Une ceinture de cuir marron et des bottes assorties complètent le tout.
  
  Vous pourrez également, en période de fêtes de Noël, croiser la finlandaise affublée de son accoutrement rouge à fourrure blanche si typique. Car oui, Tina est la mère Noël des Nations, et une mère Noël digne de ce nom ne peut pas distribuer de cadeaux sans la tenue adéquate ~

• Histoire

  
  
  [IXe siècle – 1157] The Beginning
  
  « Avant le Moyen-âge, la Finlande est occupée par des tribus peu belliqueuses et sans cohésion particulière. C’est à cette même époque que les vikings prennent de l’influence, poussant les finnois à se réfugier vers l’intérieur des terres et à vivre des ressources naturelles. La Finlande est un point stratégique pour les royaumes de Suède et du Danemark, ainsi que pour la principauté de Novgorod à l’est. C’est en 1157 que le roi de Suède occupe la Finlande. »
  
  Tina eut un sourire nostalgique. Ses débuts en tant que Nation avaient été pour le moins mouvementés. Et ça avait commencé par une occupation. Le début d’une longue vie aux côté d’une suédoise peu bavarde. Une longue vie dans le froid de la Scandinavie.
  
  
  [1157-1809] Su’s wife
  
  « L’évangélisation de la Finlande se fait donc à partir du XIIIe siècle par les suédois. L’influence suédoise s’ancre en Finlande, la noblesse est suédoise, de même pour la langue, mais l’identité finlandaise est respectée. En 1495 commence une guerre russo-suédoise qui durera deux ans. La forteresse de Vyborg est assiégée, et les russes envahissent la Finlande jusqu’à Hämeenlinna et dévastent tout sur leur passage jusqu’à ce que les suédois et les russes concluent une trêve en 1497.
  En 1550, le roi Gustave Vasa fonde Helsinki, ville peu importante, mais qui deviendra la capitale du Grand Duché de Finlande pendant l’occupation russe.
  C’est en 1554 que reprennent les hostilités entre la Suède et la Russie. Les combats se succèdent, les défaites et les victoires aussi, pour aboutir en 1557 au traité de Norgorod qui met fin à la guerre.
  Bien sûr, les conflits russo-suédois concernant le point stratégique qu’est le territoire finlandais. »
  
  Tina soupira. Les guerres entre Suède et Russie ll’avaient ennuyé à un point inimaginable. Combien de fois avait-elle tenté de raisonner Suède à ce sujet ? Combien de finlandais, de suédois et de russes étaient tombés à cause de ces inutiles batailles ? Se battre sous le drapeau suédois lui plaisait, mais elle n’aimait pas la multiplication de combats inutiles qui pourraient se régler au cours d’une discussion tout à fait diplomatique. La finlandaise reprit sa lecture, ne remarquant pas la suédoise qui s’était installée dans le fauteuil en face d'elle et qui l’observait derrière ses lunettes rectangulaires.
  
  
  [1809 – 1906] Russian lullaby
  
  « Les conflits continuaient donc entre la Suède et la Russie, au sujet de la Finlande, littéralement prise en sandwich entre les deux. C’est au XIXe siècle, après un nouveau conflit, que la Suède dû finalement céder la Finlande au tsar de toutes les Russies. Le traité d’Hamina du 17 septembre 1809 céda le sort de la Finlande, qui n’était plus désormais que le « Grand Duché de Finlande », rattaché à la Russie. En 1812, Helsinki devint la capitale de ce Grand Duché. Selon le traité, la Finlande devait être une région autonome. Néanmoins, tous les tsars ne respectèrent pas cette autonomie, tentant tous de russifier la Finlande. Seul Alexandre II accorda de la liberté au peuple finlandais, favorisant la littérature. Les mouvements de résistances finlandais s’agrandirent par la culture et les intellectuels. Le fondement de la culture finlandaise n’est autre que le recueil Kalevala, publié par un médecin de campagne finlandais. Par la suite, les œuvres se multiplièrent. Le 28 février, date de publication de Kalevala, reste une fête nationale en Finlande. Le peuple finlandais est reconnaissant envers le tsar Alexandre II, si bien que sa statue trône toujours sur la place du Sénat à Helsinki. »
  
  Tina n’avait pas particulièrement aimé être sous le joug de la Russie. Russie la mettait mal à l’aise avec son sourire perpétuel, son air doux et cette aura sombre derrière elle. Bien sûr, la finlandaise lui souriait en retour, ne se laissant pas ébranler, mais une fois seule, elle tremblait telle un pays Balte. Le flegme de Suède lui avait atrocement manqué, et la compagnie des autres pays ne suffisait pas à la remettre d’aplomb. Si on excluait Estonie. L’Estonie avait été d’un réel secours à la finlandaise, par sa présence et leurs discussions enjouées. Les deux se voient toujours aujourd’hui, inventant des festivals plus farfelus les uns que les autres. Dans cette histoire, elle avait au moins gagné une amie.
  La finlandaise replongea le nez dans son livre, peut-être que si elle avait levé les yeux, elle aurait vu que l’autre s’était approchée d'elle.
  
  
  [1906 – 1919] I’ll do it better alone
  
  « En juillet 1906, le tsar Nicolas II s’est vu dans l’obligation d’accorder de nombreuses libertés au peuple finlandais (dont le droit de vote pour les femmes). La Finlande eut une reconnaissance sur le plan internationale quand il participa sous ses propres couleurs aux Jeux olympiques de Stockholm de 1912.
  C’est en 1917, profitant des dégâts causés par la révolution bolchévique, que la Finlande a déclaré son indépendance, qui fut ensuite reconnue par le pouvoir bolchévique en 1918. La guerre civile finlandaise commença alors, entre les Rouges, soutenus par les révolutionnaires russes (jusqu’au traité de Brest-Litovsk), et les Blancs, alliés de l’Allemagne. Les troupes allemandes ont triomphé à Vyborg le 30 avril 1918.
  Une fois cette indépendance acquise, les finlandais ont choisi pour dirigeant un prince allemand : Charles de Hesse. Cependant, c’est à cette époque que les allemands commencèrent à goûter à la défaite. Le général Mannerheim pris la relève avant de se retirer, le 17 juillet 1919, à la proclamation de la République de Finlande. »
  
  Souriant à elle-même, Tina se souvint avec délectation du jour où elle put enfin dire qu’elle était indépendante. Elle comprenait le désir de Sealand de vouloir l’être à tout prix, tant la félicité qu’elle avait éprouvée restait ancrée en elle. Certes, cette guerre avait été violente, et les traces de sang dans la neige resteront toujours dans le cœur de la finlandaise qui avait vu tant des siens tomber au combat. Gérer un pays n’était pas une mince affaire, mais c’était toujours plus gratifiant que de se laisser commander par un russe qui puait l’alcool à 10 kilomètres.
  Elle reposa sa tête sur l’oreiller estampillé Ikea et entama la lecture de son avant dernier chapitre, ignorant le bruit du parquet qui craque et de la porte qui grince.
  
  
  [1939 – 1947] World War II
  
  « Après des négociations infructueuses, l’URSS déclenche la Guerre d’hiver contre la Finlande en septembre 1939. La Finlande étant un point stratégique important pour la protection de Leningrad, l’URSS profite du fait que la Finlande fut classée comme territoire sous influence soviétique dans le Pacte germano-soviétique. L’URSS installe à Terijoki (ou Zelenogorsk) un simulacre de gouvernement dirigé par le fondateur du Parti communiste de Finlande : la République démocratique finlandaise. Malgré les exploits des soldats finlandais, les russes l’emportent et la Finlande cède 10% de son territoire après signature du traité de Moscou le 12 mars 1940. Contrairement aux pays Baltes, la Finlande reste indépendante de l’URSS.
  En 1941, la Finlande se met du côté de l’Allemagne nazie pour récupérer les territoires perdus, mais jamais l’armée finnoise n’attaqua Leningrad.
  En 1944, l’Armée rouge avance et oblige l’armée finlandaise à se replier jusqu’aux anciennes frontières. L’armistice de Moscou est signé, stipulant l’évacuation des troupes allemandes en Laponie. Cette évacuation ratée déclenche la guerre de Laponie contre les allemands. L’annexion à l’URSS est évitée de peu.
  Le 10 février 1947 est signé le traité de Paris, par lequel la Finlande retrouve son indépendance. Elle est cependant séparée de territoires comme la Carélie et la région de Petsamo, elle doit verser un lourd tribut à l’URSS et caler sa politique étrangère sur celle de l’Union afin de conserver ses institutions démocratiques, ce qu’on appellera la « finlandisation » jusqu’à la fin de la Guerre Froide. »
  
  La finlandaise déglutit. Cette période de son histoire avait laissé des marques, encore fraiches, sur son corps de Nation. Elle avait eu du mal à se séparer de la Carélie, mais n’avait pas vraiment eu le choix – Russie n’était pas du genre à vous consulter autour d’une tasse de thé pour vous piquer un territoire. Au moins elle était tranquille après cette foutue guerre mondiale. Elle aurait aimé combattre aux côtés de Suède, la présence rassurante de la suédoise lui aurait été d’un grand secours dans les tranchées recouvertes de neige, face à des russes ou des nazis acharnés.
  La porte grinça de nouveau, les ressorts du fauteuil en face s’affaissèrent, et Tina repensait toujours à ces jours passés sur le front, planqués derrière des barbelés, enterrés dans la terre et la neige qui se transformait en une boue indéfinissable, un mélange de terre, de glace, d’eau, de sang et de poudre à canon. L’odeur de chair brulée se mélangeait très mal avec la froide senteur des forêts glacées, piquant les narines des soldats finnois. Là, une odeur de café chaud emplissait la pièce, sans que la blondinette ne la remarque.
  
  
  [1947 - Nowadays] Raise up your flag
  
  « La dette de la Finlande fut en fait une bonne chose. En effet, pour la rembourser, la Finlande dû s’industrialiser. Elle mute alors en un pays riche, prospère, offrant l’un des meilleurs niveaux de vie au monde.
  Pendant la Guerre Froide, la Finlande est une plaque tournante des relations Est-Ouest, préférant la neutralité, à cause des accords passés à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, et de son puissant voisin soviétique. Pour conserver cette neutralité politique, les finlandais n’adhèrent pas à l’OTAN.
  Dans les années 80-90, la Finlande subit une crise majeure, le chômage atteignant les 20%. Elle se relève grâce au développement du secteur des nouvelles technologies. En 1995, la Finlande entre dans l’Union Européenne et adhère à la zone euro. »
  
  Tina aimait bien la technologie de pointe. C’était esthétique, beau, pratique, mais un peu compliqué à piger pour elle. Ce qui ne l’avait pas empêchée d’acquérir un de ces gadgets électroniques qui vous facilitent la vie. Même si quand on envoie des textos à Suède, les réponses sont pour le moins… Inutiles. Téléphoner, c’est plus dans l’habitude de la finlandaise bavarde. Mais comme Suède lui rend souvent visite avec Sealand, les coups de téléphone à la suédoise sont rares.
  Tiens d’ailleurs, la suédoise… Tina avait terminé sa lecture, alors elle avait levé les yeux de son bouquin. La blondinette s’étira et remarqua alors –enfin- la présence de la suédoise, installée dans le fauteuil d’en face, ses yeux azur braqués sur elle. La finlandaise ne put s’empêcher de rosir, toujours mal à l’aise face au regard pénétrant de son amie (ouais, amie).
  
  « … Café ? » fit Suède, la fixant toujours, une tasse à la main
  
  Tina baissa les yeux vers la table basse. Une seconde tasse y trônait, contenant un café noir, avec un nuage de lait et du sucre, comme la finlandaise l’aimait. Elle n’avait pas deviné à l’odeur la composition du café, elle n’était pas une prodige en reniflage de boissons chaudes, mais Suède savait qu’elle le buvait comme ça, et Suède ne ferait jamais autre chose que ce que Tina aimait. Tout simplement.

Who are You ?